La fin de l’année scolaire approche, on souffle un peu et on en profite pour inaugurer une petite série d’articles dans laquelle on vous parlera des projets inspirants qui ont marqué notre année.
Nous sommes très fières d'intervenir depuis la rentrée dernière dans les écoles Montessori Esclaibes, et nous apprenons autant aux enfants qu’ils nous apprennent.
Nous avons eu l’occasion de mener un beau projet avec les élèves de l’école de Clichy, autour du Centre Pompidou et de ses collections. Cette école, qui a ouvert ses portes en septembre dernier, nous a confié le soin d'animer chaque semaine des ateliers d'éveil à l'histoire de l'art et aux arts plastiques pour chacune des deux classes, pour les 2-5 ans et pour les 6-10 ans.
Au cours d’une série d’ateliers les enfants ont pu découvrir l’architecture si particulière du Centre ainsi que les œuvres les plus emblématiques. Le projet a logiquement été conclu par une belle visite au Centre Pompidou que nous avons menés avec Emmanuelle. Les enfants ont pu s'émerveiller devant les oeuvres qu'ils connaissaient déjà bien !
Cette visite a, en effet, permis la confrontation des enfants avec les œuvres qu’ils avaient eu l’occasion de découvrir avec des jeux et des ateliers de pratique artistique.
Au cours des ateliers les enfants ont découvert les œuvres de Matisse, Picasso, Mondrian, Dubuffet, mais aussi Frida Kahlo …
Ces ateliers proposent une approche particulière au cours de laquelle la découverte ludique d’une œuvre d’art est associée à un moment de pratique artistique. Dans le respect du rythme de chaque enfant et en accord avec les principes de la pédagogie Montessori particulièrement bien mis en oeuvre dans cette école, nous avons pu développer des ateliers inclusifs, stimulant la créativité et l'imagination des enfants.
Ce beau projet s'est terminé par l'exposition des réalisations des enfants au moment de la kermesse de l'école. La classe des grands (6-10 ans) avait également créé à cette occasion une histoire autour des oeuvres, qu'ils ont pu restituer aux parents lors de ce moment festif.
Dans un contexte similaire, nous avions eu l’occasion d’emmener les enfants de l’école de Paris (16e) au musée du Quai Branly, dans la continuité d’un projet sur l’année autour des quatre continents. Il nous tarde de recommencer une nouvelle année scolaire avec les écoles du groupe Montessori Esclaibes et de développer d’autres projets autour de la culture et des arts !
D'ailleurs, le groupe d'écoles internationales Montessori Esclaibes s'agrandit à la rentrée à Paris : en plus des écoles du 16e arrondissement et de Clichy, une nouvelle école ouvre ses portes dans le 15e arrondissement !
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette belle école de Clichy ...
Station F, le plus grand incubateur de Start-up au monde, est installé depuis sa création en 2017 dans la Halle Freyssinet. Chef-d'œuvre d'architecture industrielle, cette construction monumentale toute en béton a des allures d'église avec ses trois travées voûtées soutenues par des poteaux, structure qui s’efface presque, quand on se retrouve face aux grandes baies vitrées qui constituent l’ensemble des façades. Cette halle de messagerie de fret, installée non loin des rails de la Gare d’Austerlitz dans le 13e arrondissement, a été construite entre 1926 et 1929, par l’ingénieur Eugène Freyssinet de qui elle tient son nom. A l’intérieur de l’incubateur sont présentées quelques-unes des œuvres de la collection du fondateur de la Station F, Xavier Niel, dont voici les plus emblématiques ...
Urs Fischer, Arc, 2016
Cette arche monumentale (11 mètres de haut) est l’œuvre de l’artiste suisse Urs Fischer. Réalisée en aluminium, cette sculpture brillante présente des formes arrondies et un aspect asymétrique. Impossible de passer à côté de ce monument lorsque l’on souhaite rentrer dans la Station F, elle se situe sur le parvis extérieur. C’est l’une des seules œuvres accessibles depuis l’espace public.
L’œuvre est une commande de Xavier Niel et d’après les éléments émis lors de son récent discours d’inauguration en février 2022, cette œuvre - plus technique qu’il n’y paraît - renforce les liens entre le monde de l’art et celui de l’entreprenariat : technique, audace et créativité.
Le nom de Urs Fischer vous dit quelque chose ? Nous vous avons déjà parlé de cet artiste star du marché de l’art dans notre article sur l’ouverture de la Bourse du Commerce et la Collection Pinault.
Takashi Murakami, Arhat Robot, 2016
Cet autoportrait facétieux de Takashi Murakami est pleinement révélateur de la démarche de l'artiste japonais, qui hybride, dans son œuvre, des éléments de la culture populaire et les traditions japonaises.
Avec Arhat Robot, Murakami s’inscrit dans le culte ancien des Arhats, ces disciples clairvoyants de Bouddha qui ont dépassé les vices et atteint le stade ultime de l’illumination.
Mais l'arhat-Murakami se présente ici sous l'aspect d'un androïde, intégrant ainsi les problématiques de notre monde contemporain de plus en plus robotisé. L’artiste lui donne également un côté pop avec son double visage aux yeux mouvants, tel un personnage de cartoon. L'ironie et la farce, caractéristiques de l’œuvre de Murakami, appuient le contraste des mondes. Ce contraste est encore plus fort lorsque l’on comprend que ce drôle d'humanoïde récite le « Sūtra du Cœur », texte fondamental du Bouddhisme.
Se posent alors quelques questions : L’arhat de IIIe millénaire sera-t-il humanoïde ? Le robot remplacera-t-il les figures cultuelles de nos croyances ancestrales ?
Jeff Koons, Play-doh, 2014
L’œuvre intitulée Play-doh utilise un procédé classique de l’art de Jeff Koons : agrandir un objet banal et kitsch faisant partie du monde de l’enfance. Ici, une montagne multicolore de pâte à modeler est reproduite en aluminium et agrandie de plusieurs mètres. Comme souvent dans les œuvres de cet artiste américain, la technique contraste avec l’apparente facilité du sujet : les craquements de la pâte à modeler sont reproduits au millimètre près et la texture semble tout à fait malléable.
Dans cette œuvre (série datant de 1994 à 2004), Jeff Koons joue sur les contrastes et pose des questions sur le principe même d’une œuvre d’art :
qui est l’artiste? L’homme sur le devant de la scène artistique ou l’enfant à la création “pure”? L’art doit-il forcément être monumental et pérenne ? L’artiste doit-il forcément maîtriser une technique et un savoir-faire ? Le beau peut-il se trouver dans le quotidien ? Y-a-t-il des sources d’inspiration plus nobles que d’autres ?
Une vraie réflexion philosophique dans la lignée de Marcel Duchamp, on vous laisse choisir vos réponses !
Shepard Fairey, Peace, 2021
Dans tous les recoins de Station F se cachent des œuvres d’art, et pas des moindres: dans une des mezzanines du premier étage, on découvre une sérigraphie du street artiste Shepard Fairey, qui s’est notamment rendu célèbre en créant l’affiche de la campagne de Barack Obama, “Hope”, en 2008.
Peace, l’oeuvre de Station F est installée en écho à une des particularités du 13e arrondissement : les grandes fresques réalisées par l’artiste en 2012 et 2016, visibles sur le boulevard Auriol (« Delicate Balance » au 60 rue Jeanne d’Arc, « Liberté, égalité, fraternité » au 186 rue Nationale et au 93 rue Jeanne d’Arc « Revolution 2 ») tout à côté de la Station F, mais aussi à la Galerie Itinerrance, également dans le 13e arrondissement, qui représente l’artiste en France.
Les deux oeuvres suivantes se trouvent dans une partie encore plus confidentielle de Station F, l'espace "Create", réservé aux Start-ups incubées (alors que les oeuvres précédentes sont dans la partie "Share, destinée à organiser des réunions et événements) ...
Levalet, Sur écoute, 2018
Entre architecture, dessin et théâtre, Levalet (Charles Leval de son vrai nom), explore et exploite le potentiel narratif de la rue.
L'image est toujours composée en fonction du lieu qui a interpellé le regard de l'artiste. Et ses dessins urbains (composés à l’encre de chine sur papier fin) présentent des personnages grandeur nature, - inspirés de son entourage ou de comédiens -, qui se trouvent dans des situations bien souvent cocasses.
Insérés au cœur de l’environnement urbain, ces collages composent alors une véritable scène, dynamique et insolite, qui révèle les dérives et autres absurdités de notre monde actuel.
Sur écoute… a ce côté désuet qui rend ses œuvres aussi touchantes qu’impertinentes.
Ai Weiwei, Iron tree trunk, 2015
Reliant les énergies terrestres aux énergies célestes, l’arbre est cet élément naturel qui triomphe du temps. Mais il est aussi un symbole chinois important.
Représenté par le sinogramme MU qui signifie « bois » - l'un des cinq éléments de la cosmogonie chinoise -, il évoque le renouvellement, le cycle de la vie, l’univers en perpétuelle mutation.
Artiste engagé, Ai Weiwei s’intéresse de près aux traditions chinoises et à leur héritage, faisant de l’art le lieu d’une interrogation sur la destruction et la préservation de celui-ci. Dans sa série des arbres, il fait écho au commerce traditionnel des morceaux d’arbres de la ville de Jingdezhen, dans le sud de la Chine. Ces tronceaux de bois aux formes souvent complexes sont acquis par les habitants pour orner les maisons, tels des objets de contemplation.
Ai Weiwei semble ici pousser à l’extrême ce statut, en métamorphosant l’arbre naturel en véritable artefact.
A travers l'emploi de la fonte, l'art semble alors rivaliser avec la nature, procurant à l’arbre, - plus qu’une longévité -, une véritable éternité.
De nombreuses autres oeuvres d'art sont présentées à Station F, dont celles de la collection d'art urbain de Nicolas Laugero Lasserre, dont on sera ravies de vous reparler dans un prochain article !
Nous avons pu vous présenter ces oeuvres grâce à Exwayz, start-up incubée à Station F, qui nous a invitées à venir les découvrir, un grand merci à eux !
... Découvrez ci-dessous le Scan 3D qu'ils ont réalisé de l'Arc d'Urs Fischer !
N.B.: Les œuvres dont on vous a parlé ne sont pas accessibles au grand public mais vous pouvez en revanche tout à fait entrer dans le bâtiment en vous rendant à la Felicità, le génial et gigantesque restaurant italien installé dans la partie sud de la Halle Freyssinet.
Il n'est pas toujours facile d'emmener des enfants au musée : on entend souvent dans la bouche des enfants que ce sont des lieux ennuyeux. Chez ma-tisse, nous concevons des parcours spécialement adaptés aux enfants, quel que soit leur âge (nous accueillons dans nos visites les enfants à partir de 2 ans), afin que le musée devienne pour chacun un lieu accueillant et familier.
Nous sommes convaincues que tous les musées peuvent plaire à tous, et nous faisons en sorte d'adapter notre discours et les activités en fonction du lieu et de chaque enfant.
Quelques conseils pour profiter à fond d'une visite de musée avec des enfants :
• Repérez le parcours, n'essayez pas de tout voir : les enfants risqueraient de se lasser. De la même manière, faites-en sorte que la visite du musée ne dure pas plus d'une heure et demi.
• Adaptez la visite aux goûts de l'enfant : s'il aime la mythologie, emmenez-le au Louvre voir les sculptures antiques, s'il préfère les animaux, filez au musée d'Orsay voir les peintres réalistes, et s'il apprécie les formes abstraites, promenez-vous dans les collections du Musée d'art moderne de la ville de Paris.
• Eveillez aussi la curiosité des enfants ! Rendez-les acteur de leur visite, en leur demandant leur avis sur les oeuvres : en se demandant s'ils aiment ou non un tableau, les enfants le regardent mieux !
• Prévoyez un petit carnet et un crayon par enfant, et proposez-leur de dessiner devant quelques-unes des oeuvres, cela leur permettra de garder un souvenir de leur visite ! On peut même imaginer un petit carnet que l'enfant pourrait emmener d'un musée à l'autre ...
• Demandez conseil à l'accueil du musée : de très nombreux musées proposent des parcours adaptés aux enfants et des livrets jeux qui peuvent rendre la visite plus ludique !
• Choisissez éventuellement un musée moins fréquenté, ce qui favorisera le confort de visite et le dialogue ! Un de nos coups de coeur à Paris : la collection permanente du musée d'art moderne de la ville de Paris ! Vous y découvrirez de vastes salles et des oeuvres colorées et impressionnantes qui sauront plaire aux enfants de tous les âges !
• Le désir d'art n'est pas inné ! Il s'agit d'un apprentissage de l'attention et du regard qui peut s'avérer compliqué pour les enfants qui sont, de nos jours, sur-sollicités, en particulier par de l'image animée. Prenez le temps : le goût et l'envie d'aller au musée viendront !
Notre petit plus chez ma-tisse : nous concevons pour chaque visite du matériel pédagogique adapté et ludique, comme des jeux, devinettes ou coloriages. Le musée devient alors un lieu d'émerveillement et un superbe terrain de jeu, car on le sait, on apprend mieux en s'amusant !
Quoi de mieux que de former les enfants, dès leur plus jeune âge, à comprendre les images du monde qui les entoure et à les interpréter ?
Si vous voulez réserver une visite en famille avec nous, consultez notre catalogue et n'hésitez pas à nous contacter ! Vous pouvez également nous poser toutes vos questions en commentaire !
Nous sommes toutes les trois spécialisées dans l'initiation aux arts plastiques et à l'histoire de l'art pour les enfants et particulièrement les tout-petits à partir de de 2 ans.
Notre but lors des ateliers que nous développons et d'engager une approche sensible et curieuse chez l'enfant.
Dans ce cadre, nous animons chaque semaine un après-midi d'ateliers multisensoriels pour les enfants de 2 à 7 ans de l'école Montessori 101 au Kremlin-Bicêtre.
Comment ça se passe, concrètement ? Sur un après-midi, nous prenons en charge une vingtaine d'enfants, répartis en deux groupes et en deux ateliers: un premier atelier d'histoire de l'art et art plastiques et le deuxième plutôt axé sur l'éveil corporel.
Le premier atelier d'histoire de l'art et arts plastiques commence toujours de la même manière: les enfants découvrent une oeuvre ou un petit corpus d'oeuvres. Le temps d'observation devant la ou les reproductions des œuvres et le dialogue qui se construit dans le groupe est un moment essentiel. L’observation calme est valorisée, la pratique artistique arrive dans un second temps, lorsque le temps de concentration est dépassé.
L'atelier continue ensuite avec une proposition d'activité au cours de laquelle les enfants s'expriment et découvrent la technique de l'oeuvre de l'artiste. Les ateliers s'adaptent à chaque enfant: nous envisageons chaque artiste avec plusieurs propositions créatives (collage, peinture, dessin, sculpture, etc.) pour que les enfants créent en fonction de leurs envies du moment.
Le second atelier prolonge cette découverte artistique par une pratique corporelle, visant à éveiller la motricité et le développement psychomoteur des enfants. Nous nous associons pour ces ateliers à une danseuses professionnelle et professeure de yoga, Laure, qui permet de rendre plus pertinents encore ces ateliers.
L'après-midi d'ateliers se conclue par une mise en commun des sensations des enfants.
Qu'en pensez-vous ? Vous avez des questions ? N'hésitez pas à en discuter en laissant un commentaire !