Vous en avez sûrement entendu parlé mais avez-vous déjà visité la Bourse de Commerce ? Pour nous, c’est un boost d’énergie assuré !
Vue de la Bourse de Commerce avec l'œuvre de Urs Fisher, Untitled (Giambologna), 2011 et de Maurizio Cattelan, Others, 2011.
Tout d’abord l’architecture. Dès l’extérieur vous pourrez apprécier le parvis de Châtelet métamorphosé et contempler la rénovation du bâtiment de la Bourse de commerce. Pas de grand logo sur la façade car l'édifice est classé au monument historique. Le bâtiment date du XVIIIe siècle et fut construit comme Halle aux blés avec une coupole de l'architecte Belanger puis transformé en Bourse de commerce en 1889 par Henri Blondel. La rénovation se trouve donc l’intérieur.
Une fois rentré.e, vous vous dirigerez dans un cercle de béton de 9 mètres de haut et de 30 mètres de diamètre délimitant un espace d’exposition. Ce béton gris, sobre et simplement ajouré, on le doit au prestigieux architecte japonais Tadao Ando – habitué des rénovations pour Pinault – et à la jeune agence française NeM, Lucie Niney et Thibault Marca. Dans cette arène de béton, vos yeux se dirigeront inévitablement sur la grande sculpture en cire du plasticien suisse Urs Fisher. Une fidèle réplique de L’Enlèvement des Sabines de Jean Bologne (sculpteur italien du XVIe siècle). Cette sculpture bougie fond devant nous, impuissants et étonnés de voir une œuvre si vivante de chaire et si vibrante. Quand l’art contemporain cite l’art ancien, chez ma-tisse on adore !
Mais votre regard se portera plus haut encore pour se plonger dans le panorama du XIXe siècle, une peinture de style pompier entièrement rénovée.
Le sujet est clair : la France triomphante sur le monde avec une représentation folklorique des autres pays, portée par des préjugés coloniaux. Si les médiateurs sont présents pour vous apporter la contextualisation, de nombreuses œuvres contemporaines ouvrent la discussion et vous offrent des contrepoints magistraux. De là, ne loupez surtout pas les pigeons de Maurizio Cattelan posés sur la balustrade de la Rotonde, décalés et tellement enfantins.
Ensuite, libre à vous de faire votre parcours. Au rez-de-chaussée, les vitrines d’époque sont remplies des pièces de Bertrand Lavier qui mettent encore plus en valeur son interrogation sur la valeur des objets et de l’art. Une grande salle est dédiée aux créations de l’artiste afro-américain David Hammons.
David Hammons, Untitled, 2000.
Si certaines œuvres peuvent s’avérer opaques et déroutantes n’hésitez pas à solliciter les médiateurs présents dans les salles pour avoir des clés de lecture. Elles traitent majoritairement de l’esclavage et du colonialisme.
Dans les étages, l’accrochage fait la part belle à la photographie et à la peinture. Quel plaisir de voir une des premières séries photographiques de Cindy Sherman, Untitled Film Still dont nous vous avions parlé dans l'un de nos Apéros Arty.
Cindy Sherman, Untitled Film Still, 1979
Pour la peinture, nous vous recommandons deux noms dont les œuvres questionnent l’identité noire et sa place dans l’histoire de l’art :
- Kerry James Marshall : né en 1955, vit et travaille à Chicago. Vous ne passerez pas à côté de ses œuvres grand format et de ses pigments noirs réalisés à base d’oxyde de fer.
- Lynette Yiadom-Boakye : née en 1977, vit et travaille à Londres. Son travail de portrait s’inspire notamment des peintures d'Edouard Manet à qui nous avions consacré un Apéro Arty.
Lynette Yiadom-Boakye, Vigil for a Horseman, 2007, huile sur lin, triptyque.
Et vous, quelle est votre œuvre préférée de la Collection Pinault ?